MIS DOS ABUELOS / 2022

Mât en bois et métal, 6 fers à repasser vernis en rouge et or, tapis brodé et tissus variés. Hauteur 300cm x Diamètre 400cm.

« Mis dos abuelos fait référence à « La balade des deux aïeux », poème composé en 1934 par Nicolas Guillén, poète cubain née en 1902. Le poème est symbole des aïeux métissés de la nation cubaine dans son ensemble. Il narre la découverte des diverses racines ancrées. L’un des grands-pères est noir issu de l’Afrique esclavagisée, l’autre est blanc venant de l’Espagne colonisatrice, ce qui constitue la richesse culturelle héritée, mais également l’histoire de la colonisation. Ces richesses réunies conduisent a réconcilier les deux ancêtres, pourtant en opposition au début, elles dépassent les différences afin de fusionner, ce que Fernando Ortiz nommait « Le syncrétisme cubain ».

Ici, je représente mes propres origines de métissage culturel, les croyances et les héritages qui m’habitent et me guident. L’installation évoque La danse des rubans, une danse traditionnelle cubaine inspirée par la Tumba francesa, où les danseurs tournent autour d’un mât en tissant les éléments attachés sur son axe. Le mât, en tant que symbole axial, est une représentation de « l’axe du monde ». Le tapis brodé symbolise le tissage des fils et les mélanges présentes sur le territoire de l’île, que par sa forme circulaire il évoque l’enfermement d’un espace délimité par les frontières existantes, ainsi que le geste d’un mouvement cyclique. Les fer à repasser, ici, vernis en rouge et en or symbolisent l’héritage colonial et de l’esclavage. Les couleurs et la variété des tissus (masques) symbolisent la diversité des identités et d’origines présentes dans mes traditions culturelles et sociales. Les chaînes symbolisent les fondations à lesquelles je suis inévitablement attachées. Le phrase célèbre de Fernando Ortiz AQUI EL QUE NO TIENE DE CONGO, TIENE DE CARABALI écrite en peinture argent sur le mur, évoque l’universalité de nos origines. »