L’OMBRE DES CHOSES / en cours (commencement 2021)

Objets variés vernis en noir et ampoule. (Projet participatif)
Recueil d’objets variés évoquant une histoire personnelle, d’identité et de mémoire de chaque participant.

« Cette œuvre est participative et évolutive au fur au mesure du temps et de son itinérant. Elle évoque la constitution d’un espace de mémoire collective à partir de la mémoire individuelle des personnes participant à sa création. Au départ, au sol sont disposés quelques objets qui représentent des souvenirs ou des étapes clés de mon expérience personnelle, ceux qui ne m’ont jamais pu quitter, qui restent comme une ombre, m’habitant en permanence.

Cette démarche invite les visiteurs et les habitants des lieux où j’interviens, à participer et à disposer à leur tour un objet sur l’espace dédié, avec le récit narratif de l’histoire de chaque objet. Ils évoqueront de la même manière que mes objets personnels, un souvenir, une mémoire ou un vécu marquant une étape de leurs vie, intégrant et complétant ainsi l’œuvre. Au milieu de l’espace une ampoule nue avec une lumière chaude en pénombre est suspendue près des objets, à l’hauteur de ma poitrine. Elle donne une image d’intimité, de pauvreté matérielle, d’abandon et de lumière guide/rêve à la fois, symbole en lien avec le lieu de mon enfance où j’ai évolué (Banlieue défavorisé de Santiago de Cuba).

Chaque objet est peint en noir lors d’un rendez-vous collectif avec les participants à postériorité. Chaque personne, à la manière d’un rituel, abandonne son objet dans l’œuvre. Cette action marque les au revoir de l’ objet physique, ici devenu fétiche, revivant la pérennité de la mémoire par son nouveau statut d’objet sacré et de sa nouvelle condition, celui d’une ombre. La démarche « d’effacer » l’identité de chaque objet (couleur, vécu, traces, usures…) donne lieu à un espace où toutes les identités viennent à former une unanimité, une cohésion. C’est un bateau des mémoires et d’identités diverses, des vies croisées. Ceci vient en harmonie directe et crée un dialogue (pont) parallèle avec mon propre vécu personnel. La forme finalisée de l’installation fait allusion à une île. Cette image dévoile ma propre condition insulaire et d’une manière onirique, la condition de chacun d’entre nous : Être une île. »