Il Y A DES CHEMINS QUI ME MANQUENT / 2023

(⇒ Vous pouvez voir la captation vidéo de la performance ici sur la plateforme Vimeo)

Performance traversée dans l’espace public. Marche participative. Collaboration avec la comédienne Claudia
Escobar, le sociologue Johan Freichel et le Territoire Zéro Chomeur.
Recueil des histoires personnelles, d’identité et de mémoire des habitants.

« Il y a des chemins qui me manquent évoque les chemins que nous laissons derrière nous, mais qu’insistent à rester dans nos mémoires et qui régissent notre aujourd’hui. À la fois, le titre évoque les chemins que
nous restent à vivre, ceux qui nous manquent encore pour parcourir, afin de finir la traversée de notre destinée.

Il y a des chemins qui me manquent est une marche performative en co-construction avec Claudia Escobar, artiste d’art vivant. À 17h, débute la marche aux grilles de la BTT, suivies des résidents de Thaon-les- Vosges et de ses alentours. Une heure symbolique où les sirènes de la BTT sonnaient. Sans attendre une seconde de plus la marche se déroule à travers la ville et va finir dans l’espace de l’installation Le Bohío, passant de l’espace public à l’espace intime de l’habitat, représentatif ici des cités ouvrières.

La trajectoire fait ressurgir la trace des pas laissés par ses hommes et ses femmes qui sont au coeur de la mémoire du territoire. Les habitants de Thaon-les Vosges et ses environs qui ont pris part à cette performance, ont donné corps aux témoignages recueillis depuis plusieurs semaines par Cristina Escobar et Johan Freichel, sociologue en collaboration pour ce projet.

Symboles /

– La cape : Elle représente cette «double peau» sociale qui nous protège et en même temps toutes les mémoires qui nous habitent. La cape qui «traîne» derrière nous, ramassant nos vécus, nos mémoires et
les chemins que nous avons laissés par le passé, encore présents. Sur elle il y a des images des indochinois en bateau, voyageant vers la France pour travailler, gérés par la Service de Main d’Oeuvre Indigène.
– La pelote de laine bleue : Au fur et à mesure, une ouvrière laisse le fil derrière elle, lors de notre traversée. La trajectoire de la performance, dont «le dessin» du fil laissé comme trace de notre passage,
est une copie conforme du chemin qui parcouraient les bateaux chargés des indochinois à travers la mer, en destination de la France vers 1938.
– Le femme en noir : Elle symbolise tout ce qui est dans l’imaginaire collectif, les légendes, les croyances, les traditions, les mythes, la condition «indigène» et l’exil. Elle a un tambour avec elle et elle le fait sonner
à chaque pas, évoquant une présence absente, une traversée vécue, au delà du réel.
– L’ ouvrière : Elle est vêtue d’un bleu de travail et sur le tissu il y a des motifs des tampons (prêt du Musée du Patrimoine Thaonnais), utilisés pour imprimer les toiles conditionnant les tissus qui partaient en export
à destination de divers pays de l’Asie et de l’Afrique, lors de l’époque de l’Industrie et du développement de la BTT. Tout au long de la traversé, elle proclame avec l’aide d’un mégaphone les récits et les mémoires
récoltés durant plusieurs semaines par le sociologue Johan Freichel auprès des habitants de Thaon. Elle donne corps à la parole du peuple, évoquant ainsi la condition ouvrière.
– La femme à Barbe : La condition de la femme. Représentation de Clémentine Délait, originaire des lieux. »